FR7002 Dassault MD 450 Ouragan

Historique :
L'Ouragan est le premier d'une longue série de chasseurs Dassault (Ouragan, Mystère, Super Mystère, Mirage, Rafale) qui connaissent un grand succès aussi bien auprès de l'Armée de l'Air française qu'à l'exportation. La conception du projet est influencée par les Lockheed Shooting Star et Republic Thunderjet, ainsi que par divers travaux américains et allemands. En décembre 1947, les grandes lignes du MD 450 sont fixées : fuselage circulaire, aile en fléché et empennage haut. La construction du prototype démarre sur fonds propres de Dassault, avant la notification par l’État d'un contrat pour construction de trois prototypes (29 juin 1948).

Le prototype effectue son premier vol le 28 février 1949, piloté par Constantin Rozanoff, à Melun-Villaroche. Les essais, satisfaisants, débouchent sur une commande de douze appareils de présérie, suivie d'une commande de 150 Ouragan, le 31 août 1950. Au final 350 Ouragan de série sont commandés, dont 185 financés par les USA.

A partir de novembre 1951, l'Ouragan remplace progressivement les Vampire et Meteor dans les 2 ème (Dijon), 4 ème (Bremgarten) et 12 ème (Cambrai) Escadres de Chasse. Il équipe également la Patrouille de France entre 1954 et 1956, ainsi que l’École de Chasse et l’École de l'Air. En ces temps de très rapides évolutions techniques, la carrière des l'Ouragan dans l'Armée de l'Air est relativement brève, puisqu'ils sont progressivement remplacés en première ligne par des Mystères II et des Mystère IV à partir de mai 1955.

Inde Le 25 juin 1953, l'Inde commande 71 Ouragan, qui sont livrés entre octobre 1953 et la mi 1954. Ces appareils différent très légèrement des appareils français, les canons de 20 mm sont bien des Hispano-Suiza mais construits sous licence en version MK.5, et le moteur est un NENE 105 A de 2 350 Kgp. Les quatre premiers Ouragan indiens, IC553 à IC556, pilotés par les premiers pilotes indiens formés sur l'appareil, effectuent le trajet Mont-de-Marsan / New Delhi (Palam) entre le 18 et le 24 octobre 1953. Les autres appareils sont livrés en novembre par porte-avions. Les Sqn n°3 (Cobra), 4 (Urial) et 8 (Pursoot) sont les premiers équipés de l'appareil, suivis par les Sqn 29 (Scorpions) et 47 (Archers Noirs).

En 1957, l'Inde acquiert en sus 33 exemplaires provenant de stocks de l'Armée de l'Air. En Inde, les Ouragans sont appelés Toofani (Typhon, le nom spécifique des ouragans dans le sud-est asiatique). Ces appareils servent lors d'opérations contre les rebelles du Nagaland et du Mizoram (1960, 1967), du conflit avec le Portugal (Goa, décembre 1961) du conflit Sino-Indien de 1962, de la guerre Indo-Pakistanaise de 1965. Les derniers Toofani sont retirés des unités de combat en mars 1968 et passent à des unités d'entraînement.

Israël passe une commande de Mystère IIC, mais, compte tenu des difficultés de mise au point de cet appareil, et suivant les recommandations de Dan Tolkovsky, le chef d'Etat-Major de l'IAF, acquiert 24 Ouragan, douze sont livrés en octobre 1955 et les douze restants en novembre. Les Ouragan israéliens sont plus efficaces que les Meteor dans l'attaque au sol et vont être employés dans ce rôle, et non comme chasseurs. Toutefois, un Ouragan du Sqn 113 abat un Vampire égyptien au dessus du désert du Néguev, le 12 avril 1956, dans une escalade qui allait mener à la guerre de 1956.

Entre-temps, Israël commande six Ouragan supplémentaires. Tous sont affectés au Sqn 113

L'Opération Kadesh, connue également comme Opération Mousquetaire / Musketeer, voit les Ouragan frapper les troupes égyptiennes dans le Sinaï (fin octobre / début novembre 1956)

En 1957, quelques Ouragan passent en école, ce qui entraîne une attrition plus élevée, qu'Israël compense en obtenant en France 40 Ouragan retirés du service par l'Armée de l'Air, qui sont livrés entre 1962 et 1965. L'arrivée de ces appareils permet d'activer un second Squadron, le 107, en octobre 1965.

Lors de la guerre des Six-Jours, les Ouragan sont affectés aux attaques au sol des aérodromes égyptiens de Bir Gafgafa, Bir Tamada, El Arish dans le Sinaï et Fayid, prés du Canal de Suez. Les attaques sont particulièrement efficaces et détruisent au sol les forces aériennes égyptiennes, un Ouragan abattant même un MiG 21 au décollage, à Bir Gafgafa. Le conflit se déplace alors vers la Jordanie et la Syrie, où les Ouragan interviennent également. Plusieurs appareils, touchés par la défense anti-aérienne, reviennent à leur base en très mauvais état, ce qui montre la solidité de l'appareil (dix sont perdus). Suite à ces pertes, le Sqn 107 cesse d'utiliser des Ouragan à partir de juillet 1967.

Les Ouragan sont également employés lors de la Guerre d'Attrition (juillet 67 – août 1970) pour des attaques dans la zone du Canal. Ils sont retirés du service le 8 mars 1973, à l'occasion d'une parade aérienne au dessus de la base de Hatzor.

Salvador La « Guerre du Football » voit s'affronter entre les 14 et 18 juillet 1969 le Honduras et le Salvador. Suite à ce conflit, les deux pays se renforcent militairement, le Honduras acquiert des F-86 Sabre puis des SMB2 et le Salvador achète 18 Ouragan à la France et à Israël, entre 1973 et 1975. Ces derniers appareils sont modifiés par Israël Aircraft Industries pour pouvoir utiliser des missiles Rafael Shafrir 2. Les Ouragan salvadoriens sont employés non contre un ennemi extérieur mais contre la guérilla du Front Farabundo Marti, lors de la guerre civile (1980 à 1992). Le Front enregistre un succès important le 27 janvier 1982, lorsque un raid d'une centaine de guérilleros réussit à détruire, outre des hélicoptères, cinq Ouragan sur la base d'Itopango. A la fin de la guerre civile (accords de Chapultepec, janvier 1982), les Ouragan sont retirés du service, un exemplaire est conservé sur la base d'Itopango.

Spécifications : chasse et attaque au sol, monoplace. Moteur : turboréacteur simple flux NENE 104B, de 2270 Kgp. Envergure 13,16 m, longueur 10,74 M, surface alaire 23,70 M2. Plafond 15 000 M, vitesse maximale 940 Km/h. Armement : 4 canons Hispano-Suiza de 20 mm, 908 kg de charges externes (bombes, roquettes, réservoirs supplémentaires)